Il y a une heure, je recevais un appel de Mads. Il me tient en joue depuis des semaines. C'est moi en échange de la protection d'Aaron et Jules. Je suis sûre qu'il n'y touchera pas tant que je me plie à ce qu'il veut. Je prends sur moi, pour le moment ça marche, mais ça le fera encore combien de temps ? Une semaine, deux, peut être trois, mais je fais finir par l'assassiner moi même. Je ne suis pas tueuse en série mais avec ce que je vois toute la journée, il aurait tout intérêt à se méfier.
Je porte un corset noir, il choisi la tenue à présent. Nous nous enfonçons dans une clandestinité et une soumission qui ne me plaît pas, ais-je le droit de rétorquer ? Pas quand ça implique la vie des miens. Et Aaron et mon fils sont toute ma vie, pour eux je suis capable de subir le pire, la preuve.
Une veste cintrée par dessus mon corset, un jean moulant et une paire de bottes en cuir à talons aiguille. Les cheveux attachés, maquillée de noir.
Je me rends dans l'arrière salle de l'Excellsior, son établissement. Je me sens déjà sale avant même d'avoir franchi la porte, une boule me ronge l'intérieur du ventre depuis une heure. Je pose mon sac sur la table et le regarde droit dans les yeux, commençant à me déshabiller.

Je n'ai pas beaucoup de temps.

Je suis sèche, froide, et je lui en veux, il peut le lire dans mes yeux.

Lorsqu’on est Mads Mikkelsen, l’on peut tout vouloir et tout cela maintenant. Regardez, il veut Ellen Gibson, la voilà qui accoure, certes, si elle refuse, son fils et ses mari courent un regard danger, cependant, elle est toujours à l’heure, jamais en retard & toujours très sexy. Mads savait qu’il était doué pour choisir les habits que doivent porter les femmes. Bref, cela n’est pas le sujet du jour, il veut la voir, aujourd’hui, il a des questions à lui poser au sujet d’une enquête et plus si affinités, bien entendu. Mads se trouve dans l’arrière salle de son bar chic. Comme d’habitude, il est à la table de poker en train de siroter un verre de whisky et de mettre une branlée à ses adversaires. Mads ne perd jamais et il ne perdra jamais. Il a le FBI sur le dos depuis des années et pourtant, il perdure à exister sans problèmes, il fait même des apparitions publiques, merci la diplomatie. Il joue avec ses jetons de 500 dollars lorsque la jeune blonde fait son apparition. Elle se fait déjà reluquer par les trois quart des personnes présentes. Un claquement de doigt et tout cesse. Mads se lève rapidement malgré la douleur à la cuisse, il en a encore de séquelles, va-t-il boiter toute sa vie, c’est une excellente question. « Gardez vos vêtements, vous n’êtes pas là pour cela miss. Bien que ce ne soit pas l’envie qui manque… » Dit-il avec un regard lubrique & un ton des plus froids. « Suivez-moi, nous allons monter. » Dans son appartement privé. Il la laisse passer devant et ferme la porte derrière elle. « J’ai à vrai dire, besoin de vous pour un dossier. » Il éprouve une difficulté à le dire.

Les plans de Mads commencent à devenir pesants, je ne sais pas combien de temps je tiendrais, mais je dois dire que lui coller une balle entre les deux yeux est une idée qui me traverse de temps en temps, comme à chaque fois que je le croise... Je sais que si je fais ça, sans calcul préalable, il en ira de ma sécurité et de celle de mes enfants, et puis le calcul c'est son truc, beaucoup moins le mien, moi j'agis, je vois ensuite. Mon impulsivité n'est pas la meilleure chose qui ait pu m'arriver, je le conçois, toujours est il que je ne sais pas comment m'y prendre pour faire autrement, je suis comme ça, et ça me joue des tours, comme celui de me retrouver dans son lit autant de fois que ce pervers le voudra.
Les regards sur moi fusent, et je ne saurais dire ce qui me dérange le plus. A savoir les idées qu'ils se font sur moi, ou bien ce qui va m'arriver ensuite. Alors que je vais pour retirer ma veste, Mads me demande de la garder, ce que je fais, surprise. Nous montons donc dans son appartement privé, sa façon de boiter ne m'échappe pas, bien sûr, mais je m'abstiens de poser toute sorte de questions pour le moment. Je me contente de me retourner, les bras croisés, collée à un mur, je ne suis pas à l'aise.

De l'aide pour un dossier... Vous avez des ennuis ?

Levant un sourcil sans parvenir à masquer la petite pointe de satisfaction que j'éprouve à cet instant. Je l'aiderais, si je le peux, mais le savoir dans le trouble m'apaise.